Contrairement aux idées reçues, le jeu de cartes dominant dans l’Amérique du XIXe siècle n’était pas le poker mais le faro, surnommé « le jeu qui avait conquis l’Ouest ». Originaire de France, ce jeu de hasard pur se distinguait par ses règles simples et ses chances de gain relativement élevées pour les joueurs. Le faro se jouait sur un tableau ovale représentant les 13 cartes d’une famille. Les joueurs misaient sur ces motifs, puis un « banquier » tirait deux cartes : la première faisant perdre les mises correspondantes, la seconde les faisant gagner. L’unique avantage de la banque survenait lorsque deux cartes identiques étaient tirées. Particulièrement populaire sur les bateaux du Mississippi, le faro a cédé progressivement sa place au poker, un jeu mélangeant chance, audace et réflexion. Cette transition s’est accélérée vers 1835 quand les joueurs professionnels, chassés de La Nouvelle-Orléans, se sont retrouvés confinés sur les bateaux à vapeur et ont adopté un jeu de 52 cartes permettant d’accueillir jusqu’à dix joueurs par partie.